Il y a des fragilités qu'on ne soupçonne pas...
Elle c'est une jeune étudiante. 18 ans tout au plus.
Blonde, brune, mince, grosse, petite ou grande, aucune importance. Là n'est pas la question. Connaître le physique d'une personne ne permet pas de la comprendre.
Elle, elle se cherche, encore un peu...un peu trop.
Elle sort tout juste de l'adolescence, cette période si aléatoire. Ou alors elle est en plein dedans. Elle n'en sait rien.
Elle c'est une histoire, une identité qui change, qui se cherche, selon les situations...
Petite elle a toujours été considérée comme l'enfant prodige.
On lui a donc développé ses facultés mentales. On a prit soin de ne pas oublier la créativité et les arts. Pour elle ce sera la musique. Le chant dont elle ne se séparera pas. Jamais. Pour rien au monde.
On lui a réglé sa vie. On a défini la hauteur à laquelle devait être placée la barre. Ca n'était certainement pas trop haut pour elle...Sinon elle décevrait.
Elle sera médecin. La barre était fixée. L'une des meilleures, si ce n'est la meilleure.
On lui a tracé son destin, et elle devait s'y tenir...sans trop se poser de questions, où alors en les taisant. Elle s'y était pliée.
Elle s'en était fait sa vocation , elle avait réussi à se persuader au fil des années que ses idées étaient les siennes, que ses choix en étaient vraiment.
Elle fait taire les doutes, les questions, les larmes parce qu'il lui est plus simple de suivre les rails que de les construire.
Mais souvent, sans raison apparente, elle s'endort épuisée d'avoir pleuré.
C'est sa faiblesse, c'est son secret.
Elle mène une vie normale...elle a juste l'impression de ne jamais trouver les bonnes personnes...d'être trop gentille sous ses airs de fausse rebelle...et que tous en profitent.
Elle sait qu'elle a son monde qu'elle s'est créé...avec de la musique, des mots et du papier...et des rêves plein la tête.
C'est son propre univers. Son espace qu'elle tient à bout de bras, à bout de forces, et dont elle laisse toujours la porte entrouverte.
Parce qu'elle sait qu'elle ne pourrait pas vivre constamment dans ce quotidien nommé usuellement "réel".
Mais rien n'est réel ici. Tout est prédécoupé, sur mesure.
Tout n'est qu'un assemblage de mensonges, d'hypocrisie, de complots, d'interêts, de faux-sourires et de rumeurs.
Car les instants de sincérité sont éphémères.
Et le réel, se doit de ne pas être ephémère.
Son univers lui semble plus réel que la vie elle même, en ce sens là :
Il est éternel. Il ne triche pas. Lui.
C'est son abris, qu'elle s'est construite. A coup de mots, de poésie, de lettres qu'elle écrit à des inconnus qui l'inspirent.
C'est tellement plus solide...
Elle a de plus en plus l'impression de ne pas appartenir à ce monde.
Pas forcément, pas seulement à cause de sa double origine qui la tiraille entre l'orient et l'occident.
Elle n'appartient pas à ce monde car elle a le sentiment, la certitude que personne ne la comprendra jamais.
Ce qui est vu comme étant "normal" dans sa famille est considéré comme un mouvement marginal par ses amis. Et vice-versa.
Elle a essayé de prendre ce qui lui semblait bon de ces deux mondes, pour faire en sorte d'appartenir aux deux de la même manière.
Pour gagner en culture, en richesse.
Mais finalement, elle n'appartient à aucun de ces deux mondes. Elle s'en est exclue à trop vouloir satisfaire tous ceux qui l'entourent. Jusqu'à oublier de se satisfaire elle-même.
Toujours à se demander ce qu'allaient en penser ses parents avant tout, symboles vivants, de chair et d'os, de la Morale, la seule l'unique...
Il y a des fragilités qu'on ne soupçonne pas...
A suivre...
Commentaires :
Re:
lol...
Le coeur sur la main... il se fait souvent piétiner quand même !!
Mais bon... merci mademoiselle ^^
Pi bisouxes.
La fille de la Morale. lol.
Re: Re:
Attention, racontage de life....
Vouloir à tout prix appartenir au mouvement, à la famille, jusqu'à se forcer pour ressembler aux autres....c'est dur, c'est tellement illusoire... Au final, c'est peut-être en restant soi-même, marginale ou pas, que l'on crée son propre mouvement où les gens justes viennent s'y réfugier. Si on n'est même plus sincère, en accord avec soi-même et ses sentiments, la vie devient insurmontable, tellement lisse, tellement rude... Et pourtant, c'est si simple....aussi simple que nous devons le rester. C'est quand tout devient simple, clair comme l'eau de roche, que ça commence à devenir profond, et authentique. Bon, je sais que tu le sais, mais c'était juste parce que j'avais envie de l'écrire.
Oui, l'enfant prodige, nianiania... moi j'ai toujours essayé de m'éloigner de l'hypocrisie, l'interêt (attention, racontage de life). Et à force, j'en suis venue à oublier qu'il y a des gens qui me font des crasses, quand j'ai la joie au coeur, ça me passe tellement à côté...le snobisme, le sabotage, les coups foireux derrière le dos, des fois ça pique sans faire mal, et des fois, la douleur est tellement infime que l'on ne s'en rend même pas compte. Alors oui, il y a toujours des mauvaises langues, et des harpies, qui quoi que l'on fasse, voudront nous abbatre. Toujours. Mais ça se surmonte avec le sourire. Quand on a le sourire, les coups de poignard n'atteignent jamais la cible. Je te le jure. De ma main. On peut passer au dessus de ça. On peut ne plus voir ce côté là de la force, ce n'est pas de l'ignorance ni de la fuite, il ne sera plus, n'existera plus sous nos yeux et en nous, c'est tout. Moi au départ je devais aller en S. J'ai toujours été la première de la classe, la fille qui met la rage à tout le monde et sur laquelle on crache dessus les cours terminés. C'est comme ça. La seule chose bénéfique qui me permetait de tenir le coup, dans une école à problèmes, c'était le fait d'ariver à se dépasser soi-même, quel qu'en soit le contexte. Et, contre l'attente de tous, j'ai passé le concours pour rentrer en seconde spécifique Arts Appliqués. Un truc à équivalence bac, un ancien brevet de technitien pourri et abandonné depuis 1980, qui d'ailleurs dans moins de deux ans, n'existera plus. Je me suis retrouvée dans une classe où ils avaient tous redoublés deux fois, avec pratiquement que des garçons. Mon père était contre, il voulait que je fasse S, comme mes profs, comme mes camarades de classe "à quoi ça sert ton truc de dessin?" me disaient-ils. Et maintenant, en plein dans mon bac, je me demande si j'ai bien fait d'écouter mes propres choix de gosse. Parce qu'au final, les arts appliqués, j'en ai ma claque. Peut-être que si j'avais fait une filière générale, j'aurais pu m'orienter dans la musique, ou au moins élargir mes choix d'avenir. Je n'ai mis qu'un voeux sur ma fiche d'orientation post bac. Un BTS avec 200 demandes et 18 places. Si je ne suis pas choisie, ça sera un signe. Je referai ma vie. Encore à mes envies, de toutes façon, je n'écoute que celles là.....
Allez courage!
BiZ!!!
Re: Attention, racontage de life....
je... je me retrouve là dedans...
Le seul "truc" c'est que, je n'ai pas écouté mes ENVIES pures... elles m'auraient à coup sûr orienté vers le chant...
Mais bon... histoire d'avoir plusieurs cordes à mon arc, je tente médecine... qui est quand même une vocation ^^
On verra bien... faut jamais rien regretter de toutes façons... hein?
Bisous toi...
...et merci.
Je te reconnais, Dan', dans ce texte plein de poésie. Tu es toujours égale en ce domaine comme tu l'étais déjà avec tes quatorze ans sur CTC.
Toi la petite fille "rebelle au coeur tendre" comme je te l'ai déjà dit. Tu traverses, comme beaucoup, la zone fragile de l'adolescence, et c'est un tournant pour la vie. Toutes les grandes questions restent à résoudre, même si on croit déjà tout savoir. C'est en prenant de l'âge qu'on s'aperçoit ensuite qu'on ne savait pas grand chose, si ce n'est que les grands principes, donnés par l'éducation ou sur le terrain, pour s'intégrer dans cette société remplie de pièges. Tu traverses la période où on voudrait tout changer et remettre un peu d'ordre dans cette société qui semble chaotique à bien des égards. On se sent pousser des ailes et prêt(e) à tout reconstruire à son image, telle qu'on voudrait qu'elle soit. Puis les premières déceptions arrivent et les coups durs forgent le caractère. Certains(es) résistent, d'autres craquent et y laissent des plumes, si ce n'est pas la vie.
La vie se fait dans un parcours de combattant, parmi toutes les différences et c'est là qu'il faut être fort(e) pour ne pas se laisser piétiner par qui que ce soit, sans pour autant déclarer la guerre, mais en favorisant le dialogue si possible, ou l'indifférence dans d'autres cas. Tout s'éclaircit au fil des ans et quand les évènements ne peuvent plus te perturber, alors tu auras atteint la sagesse. Tu es encore très jeune et au seuil de la vie, c'est une grande chance dont il faut consommer sans modération, mais dans le plus grand respect de soi même. Ne regrette pas le choix de tes parents pour tes études, quand tu seras médecin, tu leur seras reconnaissante et fière autant qu'ils le seront de toi.
Bon courage pour tes études,Dan' , je sais que tu vas réussir. Pour le reste, attention coeur fragile!
Bisous de mon île du sud
Pierre des îles
Re:
Je ferai court...
Comme d'habitude, tu trouves les mots justes et tu touches le coeur des choses...
Merci...merci et merci d'être "là" depuis tant de temps.
Quant à ce qui est de mes études, je sais que je regretterai de ne pas faire médecine... je compte essayer de poursuivre ces études ci... et de faire en parallèle du journalisme... enfin... c'est un pari un peu fou... mais je ne veux pas lâcher le monde litteraire... On verra... mais je ne me séparerai ni de l'un ni de l'autre.
Il ne faut pas croire que mes parents ont décidé à ma place...
D'ailleurs, si je veux changer je peux.
Mais voilà...c'était juste une reflexion sur mon ressentit... mes doutes... mes questions attisées par la peur de quitter mon train train quotidien...
"Serai-je à la hauteur?" "Ai-je fait les bons choix?" "Vais-je regretter" (d'avoir été poussée par mes parents a-t-il eu un impact trop important pour moi ?)...
J'avais dit que je ferai court... et voilà une tartine...
Merci Pierre.
Bises...
Earane-Seregon
Il y a des fragilités qu'on ne soupçonne pas mais il y a aussi une super fille au coeur sur la main ;)
Pour une fois que je peux laisser un com' par ici sans être embété par la tarée 1pensable !!! j'apprécis !!
Bisous à toi Fruit des symboles vivants de la Morale !