Devenir monstrueuse absorbée par l'envie
N'être plus que l'esclave des mots "folie humaine"
Se sentir prise au piège mais libérée des chaînes
Qui retenaient mon âme à l'amour de ma vie

Physiquement sourire, parler et même rire
Moralement n'être que l'ombre de ses pas
Détester jusqu'au sang ces jours qui font souffrir
Vouloir plus que tout fuir et trouver le trépas

Se montrer d'apparence plus robuste qu'un chêne
Etre en réalité dévorée par la haine
Le coeur à découvert, frêle comme la rose
Pleurer, se détester, n'aduler qu'une chose:

La Mort, ce doux abîme où mon corps finira
N'attendre de la vie que son bouquet final
Essayer, sans succès, d'abhorrer le mot "mal"
Mais à toi qui partis le vouloir malgré moi.

Préférer rester seule à faire les cent pas
Que de se lier aux autres, à leur hypocrisie
A leurs gestes indécis, à leurs sourires si froids
Rester seule avec moi...qu'ivre de jalousie...

Lorsque Douce Folie se sera atténuée
Quand la raison j'aurai quelque peu retrouvé
Je ne laisserai plus empiéter sur mon âme
Cet opium qui tue et fait couler les larmes

Au lieu de rester seule j'irai me confesser
Auprès de la nature, ma douce et tendre amie
Je parlerai au vent, aux oiseaux endormis
Aux fleurs et au Soleil de mon triste passé

J'oublierai un instant mon funeste destin
Je m'en irai tranquille, perdue dans mes pensées
Mais je serai contrainte à suivre mon chemin
Je resterai donc seule, Folie l'a décidé.

Fatiguée par la marche, je trouverai un champ
Ou un bord de rivière pour m'asseoir un instant
J'attendrai patiemment de partir à jamais
Dans mon dernier souffle que la Mort s'offrirait

Croyant de plus en plus à l'instant fatidique,
Sentant la délivrance approcher à grands pas
S'étendre face aux anges, au milieu des lilas
Et alors s'endormir, rêver d'instants magiques...