CA NE PARLE PAS DE MOI. (au cas ou on ne l'aurait pas encore comprit...)
Je sors de chez le vétérinaire. Avant j'ai duû entièrement désinfecter la maison. Il se trouve que lorque je suis rentrée, j'ai trouvé Jean-Paul (rappel, JP c'est le chien offert par les collègues de la mère à l'héroïne du livre) sur une étagère m'observant. Tiens, je m'dis, un happening.
Il se trouve également qu'en allant déposer mes affaires dans la chambre j'ai goûté dans toute son acception le sens de l'expression emmerder quelqu'un, je l'ai goûtée dans l'ensemble du F3. C'est bien. Je me dis, tiens, des installations aussi. Jean-Paul a un sens de l'art contemporain que j'explore. Il a également fait une approche vers le découpage, bien que dépiautage convienne mieux au travail effectué sur les rideaux.
Les pieds dans la crotte je story-board le mouvement d'un Jean-Paul allant de l'étagère de la cuisine vers les collègues de ma mère au service communication par le biais d'un lancé précis et net.
Petit comme il est, et en visant bien, je pourrais le lancer dans le conduit d'aération, ce qui donnerait une dynamique supplémentaire. Mais bon. C'est un cadeau, un cedeau de prompt rétablissement, comme un grigri qui raccourcirait les tuyaux.
Comme pour tous les cadeaux, c'est l'intention qui compte et l'intention de vivre c'est sacré même si ça a des poils et de la crotte aux fesses.
J'aspire par la bouche, je lave, je prends l'intestin sur pattes, je tente une rationalisation du problème via un vétérinaire. En fait, il faut voir au-delà de la colère primaire. Ca pue la merde chez moi mais c'est pas ça le problème. Le problème c'est que Jean-Paul est dépressif, il est dans une dynamique de peur de l'abandon qui l'incite à envoyer des signaux fumants. Jean-Paul est en manque, comme moi. Peut-être que si je m'asseyais sur des étagères après avoir fait des crottes partout je trouverais un emploi et un homme drôle intelligent qui sait coudre et repasser.
Point positif: Jean-Paul est sous anxiolytiques, ça devrait stopper sa puissance créative.
Points négatifs: Son regard a prit une dimension encore plus flippante à cause des cachets, je crois que les yeux de Jean-Paul essaient d'aller plus loin dans le strabisme. Ca m'inquiète pour la suite. En y réfléchissant bien, je crois que le vétérinaire et Jean-Paul ont le même regard. Peut-être que le vétérinaire aussi est dépressif?
Evolution: Stagnante. J'ai presque envie de recommencer à fumer pour perdre mon acuité olfactive et oublier qu'un intestin de chien c'est long, prolixe et odorant.
Projets: Trouver un vétérinaire moins moche, avoir une relation passionnelle et fulgurante avec lui, lui soutirer une ordonnance avec les mêmes cachets que Jean-Paul, ça devrait faire oublier la cigarette.
Notes concernant le milieu hospitalier: Je ne comprends pas que les animaux soient interdits à l'hôpital. Ca arrangerait tout le monde, surtout moi. Je laisserais Jean-Paul à ma mère. C'est son cadeau après tout. En plus, ça égaierait. Quoique égayer ne soit pas vraiment un erbe qui corresponde à Jean-Paul. Interpeller, oui. Questionner, oui. Mais égayer, pas vraiment. En même temps, Jean-Paul assurerait aux malades un emploi du temps chargé, des journées qui passent vite tant on s'interroge sur la raison de son existence. Si Dieu existe, qu'a-t-il voulu exprimer au travers de Jean-Paul ?
Commentaires :
Moogly
:)
Comme d'hab, MERCI MERCI MERCI :)
Robeezoo (comme d'hab :p)